dimanche 18 février 2018
La cueillette du Gui
Textes antiques
Pline décrit la cueillette du Gui selon un rite bien connu : Le gui était récolté le sixième jour de la lune qui suit le solstice d’hiver, les bouquets étaient recueillis dans un linge de lin
blanc, car ils ne devaient pas toucher terre sous peine de perdre leurs pouvoirs.
Selon Pansier : La cueillette se fait de la main gauche, si possible par un jeune garçon ou une vierge.
Selon Pline, la plante doit être arrachée et emportée comme un voleur (peut être pour ne pas être vu de la Terre dont on dérobe un bien), et il est interdit de toucher la plante avec le fer
(par révérence pour les divinités des plante auquel le métal vulgaire ne saurait être appliqué).
Marcellus prend en considération l’influence de la lune.
Invocations retrouvée sur un manuscrit du XIIe siècle :
« Ici commence la prière à la Terre que les anciens païens prononçaient rituellement lorsqu’ils voulaient ramasser des herbes ».
Le magicien commence par demander la permission à la grande déesse, puis cherche à se concilier les faveurs des plantes :
« Ô Terre, divinité sacrée, mère de la nature,
qui produis et reproduis tout, planète tutélaire aux humains,
dont le domaine est entouré par la mer et le ciel,
là où la nature s’endort et où la lumière revient quand la nuit s’enfuie,
Ô toi qui recouvres les morts de tes richesses et de l’immensité du chaos,
toi qui contient les vents, les pluies et les tempêtes, et les déchaînes à ton grès,toi qui soulève les mers, qui éloigne le soleil et suscites les orages ;
Ô toi, qui lorsque tu le veux bien, nous dispenses des jours sereins,
Et avec une constante fidélité nous fournis tout ce qui est nécessaire à notre existence ;
Ô toi, en qui nous nous réfugions quand la vie nous quitte,
puisque tout ce que tu crées retourne en toi, tu as bien mérité
le nom de Mère des nations et des dieux,sans qui rien ne peut naître, ni mûrir.
Tu es grande, tu es la reine des dieux, Ô déesse,je t’adore et ton nom me vient naturellement sur les lèvres.
Accorde ce que je te demande, Ô déesse,et je te rendrai les actions de grâce que te mérite ma reconnaissance.
Excuse-moi et favorise mes desseins.
Ce que je te demande, Ô déesse, accorde-le moi.
Tu engendre toutes les herbes, et tu les distribues à toutes les nations pour leur donner la santé.
Mets en elles toutes les vertus bienfaisantes dont te es la dispensatrice.
Que tout ce que je ferai avec elles soit salutaire
et que quiconque les recevra de ma main soit guéri.
Je t’en prie, Ô déesse, accorde moi ce que je te demande en suppliant.
Et maintenant, c’est à vous que je m’adresse, herbes puissantes,
j’emploie votre majesté, Ô vous que la terre, notre Mère,
a engendré et qu’elle dispense à toutes les nations ;en vous se trouve contenu le remède de tous les maux,vous êtes les auxiliaires les plus utiles du genre humain ;
je vous invoque en suppliant, soyez-moi donc propice,celle qui vous a créées avec vos vertus, me permet de vous cueillir.
Faites, autant que c’est en votre pouvoir, que celui à qui je donnerai recouvre la santé,faites, je vous en supplie,qu’il guérisse rapidement, afin que je puisse toujours vous cueillir,et rendre grâces à la divine majesté qui vous ordonne de naître. »
Au VIIe dans le livre des Métamorphoses, Ovide décrit les cérémonies de la magicienne Médée « La magicienne choisit une, nuit où la pleine lune est dans tout son éclat. Elle cherche la solitude.
Elle a dénoué sa ceinture et s’est mise pieds nus. Elle erre à travers les collines, à demi-nue, les cheveux épars sur les épaules.
Tendant ses bras vers les astres, elle tourne trois fois sur elle-même. Trois fois elle s'asperge d'une eau puisée à un cours d'eau et elle pousse à plusieurs reprises un triple cri rituel dans le silence nocturne.
Puis elle s'agenouille et elle adresse à la Nuit, aux astres, à Hécate, à la Terre qui produit les simples, à toutes les divinités de la Nature, une prière fervente, qui est plutôt, d'ailleurs, une sorte de sommation magique : elle veut qu’elles lui fournissent les sucs dont elle a besoin. »
Moments propices
Tout ce qui pousse au dessus du sol se récolte en lune croissante et pendant la croissance dusoleil au cours de son cycle annuel (printemps, été). Ce qui se développe en terre de la lune
décroissante à la nouvelle lune et au cours de la régression du soleil (automne, hiver).
A l’aurore, la fraîcheur du matin permet à la plante de conserver plus longtemps ses substances actives, où au crépuscule. Certaines cueillettes peuvent être effectuées la nuit, la nuit appartient aux puissances surnaturelles.
Le solstice d’été marque la maturité du règne végétal et c’est à ce moment que de tous temps furent récoltées les herbes magiques et médicinales.
Notons aussi les bienfaits de la rosée, appelée aussi sueur du ciel, qui peut entrer dans la composition des tisanes.
scott cunningham
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire